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En Lettonie et en Lituanie
Publié le 07 septembre 2011 par Claire, photos de Jean-Louis
Labrit!
Derniers cours de langues, et un bonjour du matin en letton! Notre aventure lettonne a commencé il faut dire assez tôt, 7 heures du mat’, il ne fait pas chaud, nous sommes largués dans une petite gare au milieu de nul part…
Avant tout, atelier vélo, on les a transbahutés d’un endroit à l’autre, ils ont droit à une révision complète, Jean-Lou fait ça sur le quai pendant que je fouille les sacoches pour retrouver une écharpe de plus. Le soleil brille, mais ici, à la mi-avril, c’est à peine la fin de l’hiver… Nous nous dirigeons ensuite vers le centre de Rezekne, et dénichons une boulangerie avec de petites tables, on s’offre une toilette de chat dans le lavabo, et un café et des couques avec l’argent letton que Manu nous a passé avant le départ et qui traîne dans le fond des sacs depuis le début, ha ha, on savait qu’il serait utile tôt ou tard!
On a le ventre plein, et le cœur léger, on se sent tout d’un coup beaucoup plus libres maintenant qu’il ne reste plus qu’à pédaler pour vous rejoindre! Le soleil nous réchauffe un peu, le ciel est bleu pur, et la campagne lettonne paisible. De petites maisons en bois longent les routes, et de beau matin, il y a vraiment très peu de voitures, un vrai bonheur de cyclistes. On dîne sur les bords d’un lac encore gelé, avec une petite lampée de vodka pour se réchauffer.
Ça monte et ça descend gentiment, pas de quoi se plaindre, mais enfin on sent que l’on n’a plus roulé depuis longtemps, et la fatigue est là, on commence par une petite étape pour ce premier jour. Il n’y a plus qu’à choisir le campement, perdu au milieu des sapins, avec un renard qui fuit et une biche qui nous observe pour seule compagnie.
Sur la route, il y a des cigognes partout, ça nous rappelle l’Espagne et le tout début du voyage, il y a 10 mois et 20 degrés de plus. Ici, chaque maison a sa cigogne, perchée sur un poteau électrique ou qui est placé exprès pour elle, ça porte chance et les familles sont heureuses d’accueillir cet hôte volant. Et parfois un peu bruyant, quand elle claque du bec, c’est toujours surprenant! La campagne est encore très rurale, il y a bien quelques bolides qui passent, mais on voit souvent des charrettes tirées par des chevaux, avançant tranquillement. C’est dimanche de Pâques, et lorsque nous allons demander de l’eau, nous recevons un œuf cuit dur peint pour fêter ça, il passera dans nos sandwiches!
Chaque jour, nous enlevons une couche, le printemps arrive vite, et petit à petit le paysage verdit, nous voyons vraiment la différence au fil des jours. Nous traversons la Lettonie en 2 jours et demi (petit pays quand même deux fois plus grand que la Belgique, mais deux fois moins peuplé, autant vous dire que c’est calme!), et atteignons la Lituanie puis Vilnius, la capitale, en 5 jours. Ça nous change de la campagne qui est parfois un peu monotone, la ville est magnifique, petite et coquette, je vous recommande chaudement sa visite!
Notre auberge se situe dans la République autonome d’Uzupio, hé hé, un quartier pour artistes de l’autre côté du fleuve, à deux pas du centre. On ne parle pas de n’importe quoi, il y a un maire, un Ministre des affaires étrangères, et une constitution de 41 articles, je vous glisse ici le lien, elle vaut le coup d’être parcourue!
En plus des balades, nous allons nous perdre dans le musée du KGB, brrr, et il fait vraiment froid dans le dos. La Lituanie n’est plus communiste que depuis 1991, 20 ans tout juste, ça ne remonte pas à très loin! Et le fossé entre les générations qui ont connu ce régime totalitaire et les jeunes qui sont nés libres doit être profond… Dans le sous-sol, des caves froides abritent des geôles et une pièce d’exécution, on voit encore les trous dans le mur. C’est un peu glauque mais nécessaire, pour essayer de comprendre ce pays qui semble encore marqué par ce dur passé (massacres, déportations en Sibérie, répression de la presse, …).
Des bières artisanales et de bons plats lituaniens, bien gras il faut le dire, nous remettent du baume au cœur après cette visite, et les couleurs des maisons nous font oublier ce noir passé…
Malheureusement, nous devons déjà quitter Vilnius pour continuer la route… Notre progression est vite interrompue par une grosse panne sur le vélo de Jean-Lou, plus moyen de changer les vitesses, 13 kms seulement après la ville! Et les cours suivis avant s’avèrent très utiles, Jean-Lou remplace son câble de vitesse pendant que je fais bronzette, parfois ça a du bon d’avoir été un peu distraite pendant les ateliers! 😉
Dernier détour par la belle ville de Trakaï et son château rénové, auquel on accède par des ponts flottants, il faut avoir la pédale marine! Ce sont de tout petits chemins qui nous emmènent jusqu’en Pologne, mais cette histoire…
Nous sommes partis faire un tour... 