Pologne

  • En passant par Cracovie

Publié le 09 septembre 2011 par Claire, photos de Jean-Louis

Dobry wieczór!

Et oui, le soir tombe déjà, c’est que ça prend du temps de rattraper 2 mois de retard dans un blog… Nous étions à Varsovie dans le dernier article, et repartons donc de la capitale, avec en cap Cracovie! Et on en a marre des routes pas si petites que nous indiquent notre carte, nous achetons un atlas détaillé, le bonheur revient, à nous la campagne, les détours et la tranquillité! On dort dans les pommiers, et devons convaincre une dame que non, nous ne sommes pas des marchands ambulants de thermos, nous voulons juste de l’eau chaude! Elle rigole bien quand elle se rend compte de son erreur, et pour notre peine, nous avons droit à un demi kilo de beignets tout chauds, ah Pologne Pologne, quelle générosité!!!


Nous rejoignons en 5 jours la ville de cœur des Polonais, Cracovie-la-resplendissante. Mateuz et Magda sont nos couchsurfeurs, et le courant passe très bien, ils nous consacrent beaucoup de temps, nous découvrons « Krakow » sous toutes les coutures, et notons précieusement dans nos carnets la recette de la « Nalewka », petit alcool de fruit préparé par Magda.

La fin de la Pologne se profile tout doucement, mais avant, une dernière rencontre avec l’Histoire nous attend. »Oswieciw » en polonais et… « Auschwitz » en allemand. Les camps sont sur notre route, alors on s’y arrête une journée. Il pleut à verse, le temps est de circonstance. Nous passons sous l’arche « Arbeit macht frei » et visitons les blocs emmenés par un guide. Ce n’est pas facile de s’imaginer les horreurs vécues ici en faisant la file pour rentrer dans les pièces, il y a des centaines de touristes, et nous regardons ça d’un œil un peu distant, comme dans un musée. Mais la visite de Birkenau quelques kilomètres plus loin est impressionnante, le camp est plus étendu, et même si depuis, l’herbe a repoussé et rend le spectacle moins dur, nous imaginons un peu les conditions terribles et l’impossible survie dans ces camps… Ce sera surtout plus tard, sur le vélo, et maintenant au moment de l’écrire, que toutes ces images reviennent, les sentiments d’horreur, et surtout d’absurdité. Je ne vais pas vous rejouer la guerre, on nous en a suffisamment parlé, mais bon dieu, quelle véritable et inimaginable merde!


Enfin, le soleil est de retour, et notre voyage continue, la dernière étape nous donne du fil à retordre, les Sudètes se profilent, et derrière, la Tchéquie.

Nous avons droit à une nuit bien agitée, au fin fond d’un bois pourtant calme… Justement, les bêtes s’y sentent bien, et à une heure du matin nous sommes réveillés par des coups sonores frappés sur le sol… « C’est quoi? »… « Une bête? », on chuchote en essayant de se rassurer… Et la fameuse bête nous entend et s’enfuit au galop, elle est lourde, quel raffut, elle est passée tout à côté de la tente, et elle aboie pour avertir ses potes, un aboiement rauque et très laid, sûrement un cervidé. On peut se rendormir, c’est moins dangereux que les hommes. En parlant de ça, quatre heures plus tard, nous nous levons une fois de plus en sursaut « Alloooo », meeerde, des gardes forestiers! Ben oui, ce n’est pas très autorisé le camping sauvage! Mais heureusement, ils sont chouettes, ils contrôlent nos passeports mais nous laissent tranquilles en voyant que nous ne faisons que passer et que nous n’avons rien abîmé. On peut dormir maintenant?


Ouch, ça monte, mais comme à chaque fois, les dures montées sont compensées par des vues imprenables sur les alentours, et même si on redoute ces étapes de « montagne » (surtout moi), on en sort toujours super contents… Les frontières sont sinueuses et nous passons et repassons en Tchéquie, mais une dernière descente a raison de la Pologne, cette fois nous la laissons définitivement derrière nous!

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  • Jusque Varsovie

Publié le 09 septembre 2011 par Claire, photos de Jean-Louis

Dzien dobry!

Ah, la Pologne! Depuis que nous l’avons traversée, nous ne tarissons plus d’éloges à son propos… Bon, il y a bien sûr quelques mais… mais pas beaucoup! Allez, je vous donne les détails!

Nous sommes rentrés en Pologne par de tout petits chemins, un coin tranquille et fort joli… On trouve notre premier campement dans la forêt, c’est chouette et bien caché, mais il y a un bel inconvénient: les tiques! Voilà la deuxième qui s’accroche à moi (et il y en aura d’autres!), Jean-Louis se spécialise dans la destruction de ces petites bêtes, beeerk!

Le lendemain, le ciel menace, voilà plusieurs jours que nous passons entre les gouttes mais là on ne va plus y échapper! Ça ne va pas être drôle de sortir le tente ce soir… On décide de demander dans une ferme si on ne peut pas la monter dans un hangar pour s’abriter. Une dame nous ouvre, et en nous voyant tout trempés, nous fait entrer. C’est tout propre chez elle, et nous sommes dégoulinants, mais elle insiste et on s’assied du bout des fesses sur un tabouret. On essaie de s’expliquer en polonais, « namiott » (tente), on fait un v avec nos mains pour désigner un toit, et on montre un hangar. Elle comprend bien mais a mieux à nous proposer… un petit appart’, rien que pour nous! Waouh, la claaasse! Hé hé, on ne va pas dire non, on peut prendre une bonne douche et faire sécher nos vêtements.

Nous soupons avec toute la famille, les parents avec leurs deux filles. Les grands-parents habitent aussi ici, mais on les verra plus tard, on s’apercevra par la suite que c’est encore très courant de vivre à beaucoup sous le même toit dans de grandes maisons, c’est convivial et mélange toutes les générations. Ce soir, nous goûtons du pâté de sanglier chassé par le père et préparé par la mère! Je dis « Nasdrovié » en levant mon verre de thé… « Vodka », nous propose le papa! Jean-Lou se marre de ma demande  involontaire d’un petit alcool, mais en profite!

Avant de dormir, vers 22h, nous avons encore droit à une collation très copieuse, impossible de tout manger, on garde le reste pour le lendemain… Et le lendemain, c’est le petit déjeuner qui arrive, tout aussi copieux, mais comment ils font pour tout manger?

Nous avons du mal à quitter cette famille vraiment chouette, mais c’est la loi du voyage, il faut repartir. Nous traversons Augustów, à la sortie de la messe, les églises sont combles ici! Tout s’explique, Jean-Paul II vient d’être béatifié, nous avons enfin compris pourquoi on voyait sa tête affichée derrière chaque fenêtre!

Et toujours la pluie qui menace… On redemande un abri dans une ferme, cette fois-ci c’est bien dans le hangar que nous casons la tente, au sec entre les tracteurs. Après m’être fait pincer le mollet par le chien de la ferme, et chassé le chat qui essaie de marquer la tente comme son territoire, nous nous réfugions à l’intérieur où ils nous ont invité à manger un bout. La grand-mère nous apporte de délicieuses, indescriptibles et inoubliables crêpes fourrées à la confiture, mmmmmmh!!!


Allez, on se rapproche de Varsovie! Sauf que aussi près de la capitale, nous avons du mal de trouver un endroit sûr pour mettre notre tente, et la pluie qui fait encore plic sur nos K-way, dur dur ce soir! On se prépare en demandant nos habituels 5 litres d’eau froide et 1 litre d’eau bouillante pour le soir, comme nous n’avons plus de réchaud, on fait chaque soir un repas express, soit de la purée, des pâtes qui cuisent en une minute ou des nouilles, très varié! Cette fois-ci je n’ai pas dû très bien m’exprimer, je reviens en prime avec un litre et demi de lait frais, hé hé, surprise! On demande à plusieurs maisons un abri, mais il faut croire que notre bonne étoile est passée, personne n’accepte… Enfin on trouve un petit bois derrière une propriété, on sonne juste pour demander l’autorisation de s’y installer. On réfléchit tous ensemble autour d’un thé et de biscuits maison, le fils arrive, tous conviennent que franchement, ce n’est pas possible de dormir en tente par ce temps. On essaie pourtant bien de leur expliquer qu’on est habitués, mais ils n’en démordent pas, et nous conduisent dans une petite pièce de la ferme, c’est vrai que c’est plus grand que la tente, et en plus ils rallument un vieux poêle à bois, ça crépite et nous réchauffe. On ouvre la porte pour regarder le soir qui tombe, mais ce sont … des flocons de neige qui nous accueillent! He ben, ils ont été bien inspirés, on ne s’attendait pas à de la neige un 3 mai, mais nous sommes à l’abri!


Dernière étape avant la capitale, et là, nous faisons face au seul « mais » de la Pologne. L’état des routes! Nous avions déjà eu plusieurs fois l’occasion de râler avant, mais ici c’est pire. Il n’y a plus de petit chemin pour échapper aux fous du volant, et il y en a quelques uns qui roulent franchement vite, camions compris. C’est qu’il n’y a pour ainsi dire pas d’autoroute en Pologne, et pourtant c’est un pays de transit, nous devons affronter toute cette circulation sur une route à peine plus large que d’ordinaire, avec parfois d’énormes ornières, ici, c’est même le bord de la route qui a enflé et fait comme une bordure qu’il faut essayer de ne pas choper. Je déteste ça, et Jean-Lou, plus calme dans ces conditions, fait le garde du corps et se met derrière pendant que j’essaie de garder le cap et de ne pas faire un bond dans le fossé à chaque camion qui se pointe dans le rétro.

Mais enfin on y est,  nous sommes hébergés par Paulina et Maciek pour les deux prochaines nuits. Nous ne restons pas longtemps, nous sommes passés par Varsovie juste pour mon boulot, un de nos futurs chantiers est sur notre chemin, alors j’ai saisi l’occasion pour le visiter. Avant tous les Polonais j’ai droit à un tour complet dans le futur stade de football, qui accueillera les matches de l’Euro 2012.

On visite aussi la « vieille » ville, complètement détruite pendant la deuxième guerre mondiale et reconstruite à l’identique. L’Histoire de la guerre en Pologne est très dure, ici à Varsovie plus de 80% des bâtiments furent bombardés, le centre déserté, et la population juive, 30% de la population à l’époque, presque complètement massacrée…

Nous profitons de notre petite pause pour vous faire un coucou sur Pure FM, ici, nous avons eu bien plus facile à établir la communication, et c’est Jean-Lou qui parle, il tourne en rond avant l’appel mais s’en tire bien!
Allez, je vous laisse reprendre votre souffle, la suite de la Pologne dans le prochain article, et toutes les photos!

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